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Le talon encaisse une grande partie du poids du corps, surtout lorsque l’on marche beaucoup ou que l’on pratique la course à pied.
Cette sollicitation répétée peut provoquer divers troubles : fasciite plantaire (également appelée aponévrosite ou inflammation de l’aponévrose plantaire), épine calcanéenne (petite excroissance osseuse sous l’os du talon) ou, chez l’enfant sportif, la maladie de Sever.
Pour soulager ces douleurs au talon, il est essentiel de reconnaître les mécanismes en cause, d’agir sur les facteurs déclenchants et de favoriser une récupération progressive. On vous explique tout dans cet article !
Fasciite plantaire : l’inflammation la plus fréquente
La fasciite plantaire survient lorsque le fascia plantaire – bande fibreuse reliant l’avant‑pied au talon et soutenant la voûte plantaire – s’irrite. La douleur se concentre sous le talon, souvent plus vive après une période de repos.
Les coureurs augmentant rapidement leur volume d’entraînement, les personnes ayant un pied plat (ou très creux) ainsi que celles qui portent des chaussures usées sont particulièrement exposées : la voûte n’absorbe plus correctement les impacts, le fascia tire, s’enflamme et devient sensible à chaque pas.
Épine calcanéenne : une réaction osseuse secondaire
L’épine calcanéenne se forme parfois lorsque la fasciite traîne ; l’os réagit en construisant une petite excroissance à l’insertion du fascia. Longtemps indolore, elle peut finir par irriter les tissus voisins et amplifier la douleur au point de rendre la marche désagréable.
La radiographie confirme généralement sa présence, mais c’est surtout la gêne ressentie qui guide le traitement : réduire la charge sur le talon, étirer le fascia et, si nécessaire, utiliser des semelles amortissantes.
Maladie de Sever : le talon douloureux de l’enfant sportif
Chez les enfants et pré‑adolescents, la maladie de Sever correspond à une inflammation de la plaque de croissance du talon. L’os grandit plus vite que les tissus autour ; ajouté à des entraînements intensifs, le tableau devient douloureux, surtout lors des sprints ou des sauts.
Heureusement, cette affection disparaît en général après la puberté : le repos relatif, le glaçage et parfois une talonnette souple suffisent pour traverser la phase sensible.
Soulager la douleur et favoriser la guérison
La première mesure consiste à modérer l’activité qui déclenche la douleur. Diminuer le kilométrage en course à pied, éviter les sols trop durs et privilégier des séances de vélo ou de natation laisse au talon le temps de récupérer sans perdre totalement la forme.
L’application de glace dix à quinze minutes après l’effort, l’élévation du pied et une talonnette amortissante atténuent le gonflement et la gêne. Un anti‑inflammatoire non stéroïdien (AINS) pris sur avis médical peut calmer la poussée douloureuse aiguë, mais il ne remplace pas les adaptations mécaniques.
En parallèle, il faut rééduquer le fascia. Étirer doucement le mollet et la voûte plantaire plusieurs fois par jour améliore la souplesse du tissu conjonctif ; un exercice simple consiste à poser l’avant‑pied sur une marche et à laisser descendre le talon, position tenue vingt secondes. On peut aussi renforcer la voûte en “grattant” le sol avec les orteils, une serviette sous le pied, afin de muscler les petits fléchisseurs plantaires.
Le choix de chaussures joue un rôle décisif. Des modèles offrant un bon amorti et un léger drop (talon un peu surélevé par rapport à l’avant) réduisent la traction sur le fascia. Les semelles usées doivent être remplacées ; la plupart des coureurs changent leurs chaussures entre 600 et 800 kilomètres.
En cas de pied plat ou creux, un podologue peut proposer des semelles correctrices pour répartir plus harmonieusement les pressions.
Quand faut‑il consulter ?
Si la douleur ne régresse pas après deux ou trois semaines de mesures conservatrices, si le talon gonfle ou rougit, ou si marcher devient difficile, il est recommandé de consulter un médecin. Une radiographie ou une échographie permettra de distinguer fasciite, épine calcanéenne, fracture de fatigue ou atteinte tendineuse.
Dans certains cas, le praticien envisagera une infiltration ou orientera vers la physiothérapie pour des ondes de choc, efficaces sur les fasciites rebelles.
Prévenir la récidive
Progressivité, échauffement systématique et renforcement du pied restent les meilleurs garants d’une pratique durable.
Il vaut mieux augmenter ses distances de course de moins de dix pour cent par semaine, intégrer régulièrement des exercices de mobilité et veiller à un poids stable : chaque kilo supplémentaire se répercute directement sur l’impact talonnier.
Enfin, alterner les surfaces et varier les allures limitent les contraintes répétitives toujours au même endroit.